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Five POINTZ, la Mecque du          street art déchue

Passage obligatoire pour tout amateur d’art de rue depuis deux décennies, Five POINTZ n’est désormais plus l’endroit le plus créatif de New York, comme gommé du paysage artistique.

La naissance et l’essor de la Phun Phactory

En plein milieu du Queens, une ancienne usine industrielle désaffectée de 20 000 m² appartenant au riche homme d’affaire Jerry Wolkoff était vue par les graffeurs comme le paradis sur terre. Le propriétaire des lieux décida donc de louer ses murs aux graffeurs afin qu’ils puissent s’exprimer, et assez rapidement, les artistes des cinq quartiers de New York commencèrent à profiter de ce bâtiment abandonné, rapidement nommé la Phun Phactory.

Petit à petit, la notoriété de cet espace grandit et les petits graff de rue sans réel but, si ce n’est de passer le temps, deviennent des grandes œuvres avec parfois des messages adressés à la société, aux politiques, aux jeune etc.. Les artistes, qui étaient principalement new yorkais viennent désormais de tout le pays et bien plus encore car des artistes internationaux veulent même poser leur empreinte. Five POINTZ, ou plutôt Phun Phactory à cette époque encore, devient un lieu culturel très important avec un message d’espoir pour les jeunes : ils ne seront pas mis de côté et auront toujours un moyen de s’exprimer, ici, chez eux.

De la Phun Phactory à Five POINTZ

 

Visible depuis la ligne 7 du métro new yorkais, la Phun Phactory change de gérant en 2002, passant de Pat deLillo à Meres One, qui décide de modifier la politique des lieux en commençant par le renommer Five POINTZ. Référence aux cinq quartiers de la ville que sont le Bronx, Brooklyn, Manhattan, le Queens et Staten Island, d’où provenaient les artistes à la création de cet espace artistique. Les espaces d’expression se faisant plus rare, le gérant décide de louer aux artistes des pans de murs, pour une certain période, car la demande est forte. L’espace loué ainsi que sa durée d’exposition dépend de la renommée de l’artiste et de la visée de son œuvre. La force de Five POINTZ est sa capacité à se renouveler perpétuellement. Chaque jour, des œuvres sont remplacées par de nouvelles, ce qui rend ce lieu unique en son genre.

Le « génocide » Five POINTZ

 

En 2010, la population new yorkaise grandissant, le propriétaire des lieux, M.Wolkoff, prévient les artistes qu’il envisage de raser cet espace qu’il avait mis à leur disposition afin d’en faire des bâtiments d’habitation. Les artistes commencent à se rassembler pour protéger leur petit bout de paradis, proposant même une somme d’argent au propriétaire pour récupérer leur seconde maison. Mais rien n’y fait, Jerry Wolkoff décide dans la nuit du 18 au 19 novembre 2013 d’effacer ces œuvres en faisant repeindre en blanc les murs des locaux.

https://twitter.com/5PointzNYC/status/402779406890196992

https://twitter.com/5PointzNYC/status/402841033643671552

Le terme de « génocide artistique » est utilisé par les artistes ayant contribué à faire de Five POINTZ ce qu’il était. Et c’est une page de l’art de rue new yorkais qui s’efface, comme si de rien n’était.

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